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Plusieurs personnes ont été arrêtées en Suisse après l’utilisation, lundi 23 septembre, par une Américaine d’une capsule d’assistance au suicide, une sorte de sarcophage qui permet de s’ôter la vie sans l’aide d’un médecin, a annoncé la police mardi. « Le parquet du canton de Schaffhouse a ouvert une procédure pénale contre plusieurs personnes pour incitation et aide au suicide et plusieurs personnes ont été placées en garde à vue », selon un communiqué de la police du canton, situé dans le nord de la Suisse.
Le parquet du canton a été informé lundi par un cabinet d’avocats « qu’un suicide assisté à l’aide de la capsule Sarco [pour sarcophage] avait eu lieu dans une cabane forestière à Merishausen dans l’après-midi », explique la police. « La capsule suicide Sarco a été saisie et [le corps de la] personne décédée a été transporté (…) pour une autopsie », a également précisé la police. Selon les médias suisses, c’est la première fois que cette capsule est utilisée.
« Lundi 23 septembre, vers 16 h 01 [heure de Paris], une femme de 64 ans, originaire du Midwest américain, est décédée en utilisant l’appareil Sarco », a rapporté The Last Resort, l’association qui promeut ce dispositif, dans un communiqué publié après l’annonce par la police des arrestations. L’association ajoute que cette femme « souffrait depuis de nombreuses années d’un certain nombre de problèmes graves liés à une grave déficience immunitaire ».
« Nous avons trouvé la capsule avec la personne inanimée à l’intérieur », a détaillé le premier procureur de Schaffhouse, Peter Sticher, au quotidien suisse Blick. « Nous avons arrêté plusieurs personnes (…) pour éviter qu’elles ne se concertent entre elles ou ne dissimulent des preuves », a-t-il poursuivi. Les promoteurs de la capsule avaient été prévenus. « Nous avons dit que s’ils venaient à Schaffhouse et utilisaient Sarco, ils s’exposeraient à des conséquences pénales », a confié M. Sticher.
Inventée par l’Australien Philip Nitschke, un ancien médecin connu pour ses positions controversées sur la fin de vie, cette capsule se présente sous la forme d’une mini-cabine dans laquelle la personne qui souhaite mettre fin à ses jours doit s’allonger. Elle doit ensuite répondre à une série de questions pour confirmer qu’elle comprend ce qu’elle fait avant d’actionner elle-même un bouton qui libère de l’azote. Elle doit perdre conscience après quelques respirations et mourir au bout de quelques minutes, selon The Last Resort.
En juillet, ses promoteurs avaient présenté ce dispositif en disant vouloir procéder à une première utilisation en Suisse, ce qui avait suscité un vif émoi. Le suicide assisté est permis dans ce pays, mais avec l’accompagnement d’un médecin. L’association avait cependant annoncé fin juillet que la personne qui devait être la première à l’utiliser, une Américaine d’une cinquantaine d’années, avait été écartée face à la détérioration de son état psychique.
Lundi, la ministre de l’intérieur suisse, Elisabeth Baume-Schneider, a affirmé, lors d’une séance de questions à la chambre des députés, que cette « capsule de suicide Sarco n’est pas conforme au droit ». Tout d’abord, elle ne répond pas « aux exigences concernant le droit sur la sécurité des produits ». De plus, l’utilisation d’azote à l’intérieur de cette capsule n’est « pas compatible » avec le but de la loi sur les produits chimiques, a expliqué la ministre.
Fiona Stewart, avocate et membre du conseil consultatif de The Last Resort, a déclaré mardi que l’association avait « toujours agi sur la base des conseils juridiques de ses avocats ». « Depuis 2021, ces derniers ont toujours estimé que l’utilisation du Sarco en Suisse était légale », souligne l’organisation dans son communiqué.
Coprésident de The Last Resort, Florian Willet « était la seule personne présente lors du décès » et a décrit la mort de l’Américaine comme étant « paisible, rapide et digne ».
Le Monde avec AFP
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